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428 HISTOIRE DE LA TAPISSERIE
cluite des seuls entrepreneurs, qui étaient alors les sieurs Jans, Lefebvre, Le Blond père et Lacroix; elles étoient, pour la couleur, du ton dont les tapisseries doivent être, étant plus colorées que les tableaux, etc... »
Pour résumer ce débat, qui dure encore, les peintres voulaient que les tapissiers se contentassent de reproduire fidèlement, sans y'rien changer, les .tons dè leurs tableaux, tandis que les tapissiers soutenaient qu'il .y avait un coloris de tapisserie dont ils possédaient le secret et la pratique, et que l'emploi seul de ce coloris pouvait assurer à leurs œuvres une longue conservation.
On ne put arriver à s'entendre. Le directeur des bâtiments, c'était alors M. de Tournehem, prit le parti de s'abstenir et de laisser les choses suivre leur cours. Bientôt les artistes dont on copiait les tableaux affectèrent de ne plus se montrer aux Gobelins le jour des visites d'Oudry. Le conflit prenait un caractère de plus en plus aigu quand Oudry mourut. La nomination de Boucher produisit une détente générale. Mais le premier peintre du roi avait trop d'occupations, était distrait par trop de travaux pour donner beaucoup de temps à ses fonctions d'inspecteur. Aussi de sa nomination date une période, d'embarras et difficultés pour la manufacture comme pour les entrepreneurs.
Noël Hallé, qui succède à Boucher en 1770, prend ses fonctions d'inspecteur un peu plus au sérieux; mais déjà le désordre était partout. Durameau, qui remplace Hallé en 1783, reste à peine quinze'jours en exercice. Vient ensuite Taraval, puis, en 1785, Belle et Peyron, qui se partagent avec Pierre la direction artistique des ateliers. '
Ces changements continuels, ces rivalités, la nomination de peintres médiocres, sans autorité sur leurs confrères de l'Académie dont ils faisaient'exécuter les œuvres, amenaient chaque jour de nouveaux tiraillements et ■ des plaintes de plus en plus vives. Le travail en souffrait, et quand Ia révolution éclata l'existence de la manufacture était .sérieusement menacée. La situation exigeait de promptes réformes, ou plutôt une réorganisation complète.
Au milieu de toutes ces difficultés, de grandes améliorations avaient été réalisées dans le travail de basse lice. Secondé par l'in-' telligent entrepreneur Jacques Neilson et par le célèbre mécanicien Vaucanson, l'architecte Soufflot avait fait construire un nouveau métier qui permettait au tapissier d'examiner de temps en
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